L'expérience de Ben, backpacker français en Australie.
Ben, 26 ans, originaire du Nord de la France a décidé de tout quitter pour vivre le rêve australien le temps d’une année, comme beaucoup de jeunes français. Il s’apprête finalement à rentrer en France après 2 ans de backpacking et nous a accordé une interview pour nous raconter son expérience de backpacker entre aventures, road trips et vie citadine.
Que faisais-tu en France avant de partir?
J’avais terminé mes études, je travaillais dans le bâtiment depuis environ 2 ans.
Pourquoi avoir décidé de quitter la France, et pourquoi partir en Australie spécifiquement ?
Des amis à moi sont partis en Australie pendant un an. J’ai pu suivre leur expérience via les réseaux sociaux, ça avait l’air génial! J’ai eu envie de partir à mon tour et de tester l’expérience de backpacker.
En parallèle, je devais débuter dans une nouvelle entreprise qui ne faisait que retarder mon embauche, ça a en quelque sorte été le déclencheur.
J’ai hésité avec le Canada, mais la facilité d’obtention du PVT en Australie m’a convaincu.
Es-tu parti seul?
Je suis parti avec un ami du lycée. C’est aussi pour cela que nous avons choisi l’Australie. Pour le Canada, nous n’avions pas la garantie d’obtenir tous les deux le visa et en même temps.
Comment se sont passés les préparatifs du voyage?
Nous n’avons rencontré aucun problème pour la demande de visa. Aussi, j’ai souscrit à une assurance avant de partir, chez Chapka.
Nous avions tous les deux quelques économies avant de partir, environ 3000€.
Nous sommes arrivés à Melbourne. On a fait ce choix suite aux conseils de nos amis qui ne nous en ont dit que du bien. Nous avions réservé une semaine en auberge de jeunesse dans le CBD pour notre arrivée, pour ne pas avoir à s’inquiéter de ça une fois sur place.
Et nous avions également préparé notre premier road trip sur la Great Ocean Road, depuis la France.
Comment se sont déroulées vos premières semaines sur place ?
La première semaine était consacrée à la visite de Melbourne, tous les lieux importants à voir.
Nous nous sommes également occupés de toutes les démarches administratives comme la demande du TFN (Tax File Number), l’ouverture d’un compte en banque et l’achat d’une carte sim australienne.
Très rapidement nous avons eu envie de commencer à voyager, donc la deuxième semaine, nous avons cherché et acheté un véhicule. On a opté pour un 4×4, plus adapté au type de voyage qu’on avait en tête.
Et la troisième, c’était le départ de Melbourne vers la Great Ocean Road, le premier road trip d’une longue série. L’expérience de backpacker pouvait commencer.
Quel était ton but (le voyage, le travail)?
À notre départ, nous avions trois objectifs principaux. Le premier c’était d’améliorer notre anglais. Ensuite nous voulions une vraie expérience professionnelle à l’étranger dans notre domaine (le bâtiment). Ça allait apporter une réelle valeur ajoutée à notre CV une fois rentrés en France.
Et pour ce qui est du voyage, nous avions juste en tête de faire un road trip sur toute la cote est et de revenir à Melbourne ensuite.
Après 7 mois sur place, nous nous sommes rendus compte que le temps passait très vite et que nous n’avions pas encore atteint nos objectifs de départ, notamment avec l’anglais et le travail. C’est à partir de ce moment là, nous étions vers Brisbane, qu’on a commencé à chercher des fermes pour effectuer les 88 jours et renouveler notre visa.
Parle-nous de ton expérience en ferme pour obtenir tes 88 jours.
Nous avons d’abord travaillé comme « pickers » dans une ferme de fraises vers Melbourne. À ce moment là, on n’envisageait pas de faire une année supplémentaire, on voulait juste travailler mais finalement, nos trois semaines là-bas ont compté pour les 88 jours.
Une fois dans le Queensland, nous avons travaillé dans une ferme d’ananas pendant environ un mois jusqu’à ce que la saison se termine.
Après quelques semaines sans travail, nous sommes partis à Bundaberg avec un groupe d’amis. C’est une ville qui n’a pas très bonne réputation auprès des personnes ayant une expérience de backpacker. Il y a beaucoup de « working hostels » qui promettent du travail mais c’est souvent assez mal payé. C’est difficile de trouver une opportunité qui vaille le coût là-bas, sans avoir l’impression de se faire arnaquer. Mais nous n’avions plus beaucoup de temps pour terminer les 88 jours avant la fin de notre premier visa. Nous avons finalement trouvé une « sharehouse » qui fonctionnait sur le même principe que les working hostels.
Le travail en ferme est difficile, il faut souvent se lever tôt, c’est physique, répétitif et peut-être parfois mal rémunéré (cela dépend souvent si on est payé à l’heure ou au rendement). Mais ça reste pour nous une bonne expérience à vivre, surtout pour les rencontres que nous avons pu faire dans les différentes fermes, avec d’autres backpackers avec qui nous avons beaucoup échangé et créé de liens.
Tu as fait beaucoup de road trip pendant ton séjour, comment ça s’est passé?
Tous nos road trips se sont bien passés. Le premier a donc été sur la Great Ocean Road. Nous sommes ensuite monté jusqu’à Brisbane. Ce trajet nous a pris plusieurs mois, on s’arrêtait partout, nous ne voulions pas passer a coté de quoique ce soit.
Nous avons ensuite mis le road trip de coté pour nous consacrer à notre travail en ferme. Une fois terminé, nous avons repris la route vers le nord, en passant pas les Whitsundays, Cairns et jusqu’au Cap York, la pointe la plus au Nord de l’Australie.
Nous sommes ensuite redescendus vers Melbourne en passant par le « Red Centre », Alice Springs et Ayers Rock.
De retour à Melbourne, je suis resté en ville pendant plusieurs mois à travailler. Et le dernier road trip a été d’Adelaide à Darwin en longeant toute la côte ouest du pays (Esperance, Perth, Broome, etc).
Qu’est ce que tu as préféré ? Qu’est ce que tu n’as pas aimé ?
Ce que j’aime beaucoup c’est que les australiens sont les rois du camping! Ils sont très bien équipés, les campings sont bien aménagés et on trouve beaucoup de free camps.
J’ai aimé la côte Est pour la diversité qu’elle offre, on y trouve des plages, des villes, des forêts… Il y a beaucoup d’activités à faire.
La côte Ouest quant à elle offre des paysages magnifiques. Le seul problème c’est que les trajets entre chaque étape peuvent être très longs.
Les galères de voiture des backpackers, c’est une légende ou bien réel ?
Nous mêmes n’avons pas eu de problème particulier avec notre voiture. L’avantage qu’on a c’est de s’y connaître en mécanique, donc moins de risque de se faire avoir au moment de l’achat comme c’est le cas pour certains backpackers.
En revanche, beaucoup de personnes qu’on a rencontré, ont elles eu des galères. L’exemple d’un ami qui a traversé le désert une semaine avant nous, il a eu un gros problème mécanique et a du abandonner sa voiture au milieu de nulle part. Nous sommes passés par la une semaine plus tard et avons tracté son 4×4 jusqu’à la « ville » la plus proche. Le genre d’expérience de backpacker qu’on ne vit qu’en Australie…
Comment a été ton expérience de travail ?
J’ai eu beaucoup de chance tout au long de mon séjour, je n’ai eu que de bonnes expériences et bonnes opportunités dans le bâtiment comme je le souhaitais. Il est possible de trouver du travail facilement, même avec un anglais approximatif mais il faut s’en donner les moyens et travailler dur.
Globalement, ton séjour en Australie s’est-il déroulé comme tu l’avais prévu, ou tu as modifié tes plans ?
Le séjour ne s’est pas passé comme prévu. Initialement, nous envisagions de partir qu’un an et nous ne voulions pas faire nos jours de ferme. Nous n’avions pas prévu de faire tout le tour de l’Australie non plus, aha!
Qu’est-ce qui t’a marqué le plus pendant ces deux années ?
Je retiendrai toutes les « aventures » qui nous sont arrivées pendant les road trips, le remorquage dans le désert, les fois où nous sommes restés embourbés, rouler sur la plage en voyant la mer monter. Les australiens sont toujours là pour aider en cas de problème et ça leur fait plaisir. Sur le moment, tu te fais une petite frayeur, mais avec le recul tu en gardes un souvenir incroyable, ce sont de belles expériences.
Ton visa approche de la fin, qu’envisages-tu pour la suite ?
Nous avions envisagé un road trip en Asie de quelques mois mais la situation actuelle (Covid19) ne le permettra peut-être pas. Mais nous avons hâte, après deux ans, de rentrer en France et retrouver nos proches. J’envisage de revenir en Australie un jour peut-être, pour des vacances. Mais ce séjour m’a clairement donné le goût du voyage.
Un conseil à donner à des personnes qui s’apprêtent à partir ?
Je conseillerais de se renseigner un minimum avant le départ sur les démarches à faire en arrivant.
Je pense aussi qu’il faut savoir rester flexible et savoir saisir les opportunités. C’est bien d’avoir un plan et des idées, mais elles peuvent évoluer. Nous en sommes la preuve.
Articlé rédigé par ©Constance BOULINE
